dimanche 28 février 2010

Rose-Esther par Kida Caprio.


Cie Alexandra N'Possee "Nos limites" à l'atelier à spectacle de Vernouillet (28)_Vendredi 26 Février 2010 / 21h.

Dans un décor en forme de cage, sur un rythme soutenu à la limite du souffle, avec puissance et féminité, les six hip-hopeurs explorent leurs espaces de liberté et se confrontent à leurs limites pour les appréhender, les repousser et apprendre à mieux les connaître.

Nos Limites est la dixième création de la Compagnie Alexandra N'Possee. Elle illustre le rapport que nous entretenons avec nos limites, celles que la nature et la société nous imposent, et celles que nous nous fixons nous-même, au corps et à l'âme.

Créée en 1994 à Chambéry et résolument ancrée dans le mouvement hip hop, la Compagnie Alexandra N'Possee développe un style singulier sous la double influence de ses chorégraphes fondateurs Martine Jaussen et Abdennour Belalit.

http://www.alexandranpossee.fr/

FADA _ Chanson - Création "La caresse du clown" à l'atelier à spectacle de Vernouillet (28)

Vendredi 05 Février 2010 / 21h_Samedi 06 Février 2010 / 15h30_Samedi 06 Février 2010 / 21h

C'est à Bordeaux qu'est né le groupe Fada, de la rencontre entre quatre instrumentistes virtuoses et un poète militant.
Le quatuor pratique un groove intello-sensoriel, sur fond de polyrythmique funky, plus proche des constructions d'un Steve Coleman que des boucles ressassées en vigueur dans le «fonque» français.


La batterie de Vincent Sauve est sèche, nerveuse, précise. La basse de Benoît Lugué ronronne en se jouant des chausse-trappes, le Rhodes, piano de Xavier Duprat injecte un esprit ouvertement seventies, tandis que le saxophone de Denis Guivarc'h virevolte entre lyrisme contemporain et swing bop.

Marco Codjia, c'est le slammeur du groupe. Il ne se sert pas de la musique, il l'épouse. Loin de prendre le pas sur les instrumentistes, il se pose au contraire en véritable cinquième musicien, un jazzman qui échange et improvise avec les autres. Sa voix raconte, dénonce, chante, enchante, et ondule entre les arabesques des instrumentistes.

La fusion est totale !

http://www.myspace.com/fadamusic

Une très belle soirée, une très belle rencontre, un moment d'échange formidable.

Rose-Esther par Jérémy Cazes.


mercredi 17 février 2010

Rose-Esther Guignard: le théâtre dans le sang!

Immigrée en France à l’âge de 13 ans, Rose-Esther Guignard est entrain de réaliser son rêve d’enfance dans toute sa plénitude, celui de monter sur la planche et de sentir libre comme le vent. Apres avoir remporté deux prix pour le monologue ‘’Tezin’’, inspiré d’un conte haïtien que ses parents lui racontaient alors enfant, Rose-Esther entre au Conservatoire d’Art Dramatique Erik Satie à Paris ou elle prépare une formation de comédienne qu’elle compte boucler avec les plus grandes distinctions. Très attachée a son ile natale Haïti ou elle espère un jour monter sur les planches ou faire du cinéma avec ses compatriotes, la jeune comédienne s’est confiée à Kitelmache.net à travers 5 questions.

Kitelmache.net : Rose-Esther Guignard, parlez-nous un peu de vous ?

Rose-Esther: J’ai commencé à faire du théâtre l’année où je suis arrivée en France c’est-à-dire en 1998. J’avais 13 ans et demi. Je suis allée un mois à Saint-Rémy de Provence et j’étais pendant la période du Festival d’Avignon. J’ai donc découvert le théâtre et le cinéma en plein air. Le premier film que j'ai vu c’était Dis- moi que je rêve de Claude Mouriéras. A la fin d’une pièce de théâtre que je venais de voir, je suis montée sur scène. J’ai commencé à jouer la comédie et à danser. C’est à partir de là que j’ai voulu en faire mon métier.
Au début de l’année scolaire 98, ma mère m’a inscrit au Cercle Laïque de Dreux avec Jean-Pierre Dubreuil et j’en ai fait pendant 7 ans et 1 an avec Jonathan Dos Santos qui à été élève au Conservatoire de Théâtre du Centre de Paris. En même temps, je faisais de la danse et même une année de chant lyrique. J’ai eu de l’aide pour préparer mes concours d’entrée au conservatoire de théâtre par Florence Barikosky, Jean-Pierre Dubreuil et Jonathan Dos Santos. Je suis comédienne en deuxième année du conservatoire de théâtre Erik Satie à Paris…

Kitelmache.net : En tant qu’haïtienne d’origine évoluant en France, quelles ont été, jusqu'a présent, les difficultés auxquelles vous avez du faire face pour mener à bien votre carrière artistique ?

Rose-Esther: J’ai du travailler très dur. D’une part, la première fois que j’ai passé mes concours de théâtre, dans un des conservatoires on m’a dit : « Mademoiselle, on ne vous comprend pas quand vous parlez. Il faudra faire une école spécialisée, revenez l’année prochaine ». Où encore « vous avez tout ce qu’il vous faut mais travaillez votre diction et revenez l’année prochaine.
L’année suivante, mon professeur de théâtre d’aujourd’hui Daniel Berlioux m’a donné ma chance. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de cours de diction dans ce conservatoire mais que si j’étais prête à travailler de mon côté, il était prêt à travailler avec moi. J’ai du faire plus d’un an d’orthophonie pour travailler ma diction. Je dois me battre ! Car, il est vrai, qu'il n'y a pas de place pour les acteurs de type africain dans le monde du cinéma en France, et c'est dommage. Mais je sais que ça y arrivera un jour et il faut être patiente.

Kitelmache.net : Quels ont été jusqu’ici les grands moments dans votre carrière de jeune comédienne ?

Rose-Esther: D'avoir été sélectionnée à un concours pour représenter la Région Centre au 60éme Festival de Cannes 2007. J’étais invitée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports pour le 26éme Prix de la Jeunesse. Ca n’a pas été simple. Pour être sélectionnée, j’ai écrit une lettre de motivation, ainsi qu’un texte de quatre pages, sous forme d’un dialogue, exprimant mon rapport au cinéma et aux films, à travers le thème de la lumière.
Ensuite, j’ai eu deux prix pour ma création Tézin aux Deuxième Pressions de la scène à l’atelier à Spectacle de Vernouillet : Le coup de cœur de la FNAC : 200 euros en bon d'achat et Le coup de pouce de l'Atelier : 2 jours de résidence artistique. Tezin est un conte populaire traditionnel qu’on me racontait lorsque j’étais enfant en Haïti. A partir de ma mémoire, j’ai d’abord écrit le texte avant de l’apprendre et de le mettre en scène…C’est l’histoire de Mélina qui rencontre le poisson Tézin en allant puiser de l’eau à la rivière…

En Octobre 2007, j’ai réussi mon entrée au Conservatoire du 7éme arrondissement à Paris. Puis en 2008, j’ai mon troisième prix pour ce même conte : Prix de la Meilleure Œuvre Originale au 12éme Rencontres du Jeune Théâtre à Savigny-sur-Orge. En avril 2008, j’ai joué sur la scène du célèbre théâtre Marigny à Paris, avec ma classe d’art dramatique.

Kitelmache.net : Quel impact votre carrière artistique peut-elle avoir sur la communauté haïtienne à Paris ?

Rose-Esther: J’aime bien entendre à la TV, à la radio ou dans les journaux, lorsque des Haïtiens réussissent dans leur carrière artistique : Mimi Barthélemy, Anthony Kavanagh…Dany Laferrière, Raoul Peck… Je me sens fière de mes origines, ce petit pays toujours en lutte pour s’en sortir. Je pense que pour tout haïtien c’est important de pouvoir être fière de ses origines. Aujourd’hui je suis Franco-Haïtienne mais mes racines sont en Haïti.

Kitelmache.net : Vous êtes très jeune, comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

Rose-Esther: Je veux faire du théâtre et du cinéma. Je pense que nous pourrons faire tomber toutes ces barrières qui étouffent la création théâtrale et cinématographique. J’ai vu des anglais jouer Molière mais jamais de noire, même en costume contemporain ! J’ai encore un an d’étude au conservatoire. Dès que je peux je fais des figurations ou des petits rôles au cinéma, je suis à l’affut de tout ce qui touche le milieu artistique, veux réussir et j’y crois.


Propos recueillis par djecee djecee@kitelmache.net / http://kitelmache.net/