samedi 20 mars 2010

Dominique Blanc incarne toute la "Douleur" de Duras à l'atelier à spectacle de Vernouillet (28).

Mis en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang
La dernière guerre, Marguerite Duras l'a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été déporté, comme résistante, mais aussi, comme écrivain. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a, pendant ces années, tenu un journal, écrit des textes que lui inspirait tout ce qu'elle voyait, ce qu'elle vivait, les gens qu'elle rencontrait ou affrontait. Ce sont ces récits et des extraits de son journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La Douleur. La Douleur est un récit autobiographique, le journal de l'absence éprouvante, de l'attente chargée de menaces, de la peur atroce, écrasante, du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour de Robert Antelme (Robert L. dans le texte), son mari, déporté dans un camp allemand. Elle ignore en cet avril 45, printemps de la Libération, s'il est toujours vivant. Errante dans une ville assommée, courant de bureau en bureau, maudissant son téléphone, ne mangeant plus, ne dormant plus, elle attend, elle guette, elle cherche le moindre signe d'espoir. La guerre continue en elle alors qu'alentour la joie de la Libération s'extériorise. Son groupe de résistants se réorganise pour encadrer le retour de ceux qui en reviennent. Lui aussi en reviendra, dans un corps où la vie n'a plus de poids. Avec la complicité de Thierry Thieû Niang, Patrice Chéreau met en scène l'une de ses actrices fétiches, la saisissante Dominique Blanc. Elle interprète l'un des textes les plus troublants de la littérature d'après-guerre : le journal de Marguerite Duras, dans lequel elle consigne sa vie après la libération de Paris et l'attente du retour de son mari, prisonnier des camps. Dominique Blanc fait résonner, jusque dans ses silences, ses soupirs, la simplicité et l'intensité de l'écriture durassienne.


© Ros Ribas

Carole Bellaïche

J'ai eu le coup foudre pour Dominique Blanc dans Phédre mise en scène par Patrice Chéreau.
J'ai eu la chance de la rencontrer ce fameux soir à l'atelier à spectacle de Vernouillet. J'ai decouvert une femme charmante, gentille, belle, extraordinaire, Exceptionnelle.

Elle éprouvait de l'émotion à dire son texte et elle nous l'a fait passer: Cette attente...Pendant le spectacle ça me prenait aux tripples par moment. Je suis resortie de là bouleversée. C'était très impressionnant et très poignant. Je n'avais jamais vu ça. Quand le spectacle s'est terminé, je crois qu'elle à dit" Au bout de 17 jours la fièvre est retombée, il a dit: ça va" en parlant de son mari. Et tac la lumière s'est éteinte et le monde est resté bouche bée et le silence a duré longtemps avant que les applaudissements éclatent.

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